La grande malbouffe: l’histoire d’un cordon bleu
Documentaire de Martin Blanchard et Maud Gangler (France, 2019, 1h30mn)
Un documentaire édifiant sur les pratiques douteuses de l’industrie agro-alimentaire afin de créer des aliments pas chers à profusion. Martin Blanchard et Maud Gangler en font la démonstration en décortiquant un plat typiquement français, le cordon bleu. Ils l’analysent sous toutes ses coutures: viandes reconstituées, fromage, bacon, panure et même la version végane.
ADDITIFS ALIMENTAIRES
Que mangez-vous lorsque vous déguster un cordon bleu industriel ? Fait maison, il ne faudrait pas plus de 5 ingrédients : filets de poulet, bacon, panure, oeuf, fromage pour réaliser ce plat emblématique. Cependant dans la version industrielle, on trouve plus de 30 ingrédients dont des additifs. Ces derniers ne sont pas tous inoffensifs comme les E432 (permettant de rendre le fromage plus fondant), E171 (dioxyde de titane donnant une belle couleur blanche) ou encore le E170 (carbonate de calcium). Les 2 derniers contiennent des nanoparticules non sans risque sur la santé.
LA COLLE À VIANDE
Dans la viande, on risque de trouver des enzymes qui ne sont pas indiqués sur les étiquettes. Montrée en exemple dans le reportagexemple, la colle à viande, la transglutaminase. La transglutaminase est utilisée, tenez-vous bien, pour fusionner les protéines. Elle permet de reconstituer un morceau de viande à partir de plusieurs morceaux ou déchets. Simple, vous prenez des restes de viandes, des déchets et vous saupoudrez de la transglutaminase, vous mélangez les ingrédients, vous emballez dans un cellophane et vous attendez. Résultat: vous aurez une viande reconstituée. Est-ce sans danger?
DES EMBALLAGES PAS SI INOFFENSIFS
Et les emballages? Dans certains cartons, même le carton recyclé, on trouve les MOSH et les MOA, les hydrocarbures d’huile minérale dérivés du pétrole brut ou synthétisés à partir du charbon, gaz naturel ou de la biomasse. Le problème vous me direz? Ces hydrocarbures migrent des emballages et des cartons vers les aliments et les contaminent.
LA VERSION VÉGANE EST-ELLE MEILLEURE POUR LA SANTÉ?
Végane ne signifie pas que les aliments agro-alimentaires soient meilleures pour la santé. On y trouve, dans l’exemple de notre cordon bleu, de la farine de pois ultra-transformée et des faux-mages (fromages véganes) dont les recettes sont plus proches d’un laboratoire de chimie que d’un labo culinaire.
NOUS AVONS LE POUVOIR DE CHANGER LES CHOSES
Nous pouvons grâce à des actions civiles faire évoluer l’industrie agro-alimentaire vers de meilleures pratiques. Citées en exemple dans le reportage, les applications de smartphone de notation alimentaire comme Yuka permettent de connaître grâce au décryptage des étiquettes des produits de consommation leur impact sur la santé.
Ce genre d’application, en prenant de l’ampleur, pousse les agro-industriels à revoir leurs formules et leurs ingrédients. Ce n’est pas parfait, mais c’est un levier puissant pour réduire le nombre d’ingrédients et surtout d’abandonner certains additifs.